LES ALIMENTS (ceux qui sont licites et ceux qui le sont pas)
3 participants
:: VERS L'ISLAM :: LICITE ILLICITE
Page 1 sur 1
LES ALIMENTS (ceux qui sont licites et ceux qui le sont pas)
A l'origine de la réglementation
alimentaire il y a la conception de l'homme et du rôle qu'il a à jouer
sur terre. S'il est naturellement constitué d'un corps et d'un esprit,
il est également constitué d'une âme. S'il est donc fait pour vivre
normalement sur terre et profiter des ressources de celles-ci, il est
fait également pour vivre sa spiritualité et rendre un culte à Dieu, et
pour donner naissance à un monde humain juste et fraternel. A celui qui
accepte cette conception des choses en entrant en islam, les sources
musulmanes enseignent qu'il a le droit de tirer profit de toutes les
ressources de la terre, mais qu'il a le devoir, pour ce faire, de
prendre en compte les autres aspects de son être. C'est dans ce cadre
que se comprend la réglementation musulmane en matière alimentaire.
Dieu
dit au Prophète Muhammad (sur lui la paix) dans le Coran : "Ils te
questionnent (pour savoir) qu'est-ce qui a été rendu licite pour eux.
Dis : "Ont été rendu licites pour vous les bonnes choses …"" (Coran
5/4). "…(Le Prophète) déclare licite pour eux les bonnes choses, et
déclare illicites pour eux les mauvaises" (7/157). Les sources du Coran
et des Hadîths ont ensuite détaillé – comme nous allons le voir – les
aliments et les boissons qui sont illicites, tous les autres
bénéficiant de la règle première de la licité. Les règles de ces
sources entendent donc expliciter qu'est-ce qui fait partie des "choses
bonnes" pour l'homme. Les "choses mauvaises" sont ce qui nuit à la
santé humaine. Qu'il s'agisse de la santé physique, de la santé mentale
ou de la santé spirituelle. Les interdits dans le domaine alimentaire –
comme dans les autres domaines – n'ont pas donc comme objectif de
priver l'homme, mais au contraire de le protéger, en lui révélant ce
qui lui cause du tort, qu'il en soit conscient ou pas.
Ibn
Taymiyya écrit ainsi que "les choses bonnes, permises à la
consommation, sont tout ce qui n'est pas nocif à la santé mentale ni
spirituelle, tandis que les choses mauvaises sont celles qui font du
tort à la santé mentale ou à la santé spirituelle" (Al-hassana
was-sayyi'a, p. 141).
Shâh Waliyyullâh, développant davantage
cette idée, écrit pour sa part en substance que, des aliments et
boissons que l'islam a interdits à la consommation, certains sont
interdits avec l'objectif de protéger la santé physique et mentale de
l'homme : ainsi en est-il des poisons, des enivrants et des
stupéfiants. D'autres aliments et boissons sont quant à eux interdits
avec l'objectif de protéger la santé spirituelle de l'homme. En effet,
voulant non seulement le bien de l'homme sur le plan physique et mental
mais aussi sur le plan spirituel, l'islam enseigne qu'il existe
certains aliments qui sont certes profitables à l'homme sur le plan
physique, mais qui lui sont dommageables sur le plan spirituel. Ces
aliments laissent un effet négatif sur l'âme de l'homme, que celui-ci
en soit toujours conscient ou pas. Shâh Waliyyullâh écrit ainsi que "on
sait que le fait d'imiter les gestes spécifiques des êtres mauvais
[Satan, chayâtîn al-jinn wal-ins] a été interdit dans des Hadîths parce
qu'on risque ensuite d'avoir peu à peu de l'affinité pour ces êtres et,
alors, se mettre à faire ce qu'ils font de mal. Or, le fait de
consommer quelque chose a beaucoup plus d'effet sur celui qui le
consomme que les gestes n'en ont sur celui qui les fait" (voir
Hujjatullâh il-bâligha, tome 2 p. 484).
1. La règle première est la permission, l'exception concerne ce qui a été interdit dans les sources :
1.1. Concernant les aliments d'origine minérale et végétale, et les boissons en général :
Tous
les produits d'origine minérale et végétale, ainsi que les produits
liquides en général, sont permis à la consommation, exception faite de
tout ce qui cause du tort au corps, et de tout ce qui est enivrant, et
de tout ce dans quoi se qui est rituellement impur (najis) s'est trouvé
mélangé sans changement de nature (istihâla).
1.2. Concernant les aliments d'origine animale :
1.2.1. Les animaux marins :
D'après
Ahmad ibn Hanbal et Mâlik, tous les animaux marins sont permis à la
consommation : poissons, mollusques, crabes, etc. Par contre, d'après
Abû Hanîfa, seuls les poissons sont permis à la consommation, les
autres animaux de la mer non (mollusques, crabes, etc.).
1.2.1. Les animaux terrestres :
En ce qui concerne les animaux terrestres, sont interdits :
1- le porc,
2- l'âne et le mulet,
3-
les quadrupèdes et les oiseaux carnassiers (c'est-à-dire qui sont
féroces et attaquent), comme le lion, le loup, le chien, l'aigle, le
vautour, etc. Abû Hanîfa est d'avis que, d'une façon plus générale, les
quadrupèdes et les oiseaux carnivores (c'est-à-dire qui mangent la
chair) sont tous interdits.
4- ce que pour quoi les hommes ont
normalement du dégoût (comme le rat, les insectes, etc.)
("al-khabâ'ith") : le critère à ce sujet est l'humanité dans sa
majorité selon des savants tels que Sayyid Sâbid et al-Qardhâwî.
5-
(selon certains savants uniquement ) tout animal que le Prophète a
ordonné d'abattre parce qu'ils sont dangereux et / ou nuisibles,
6- le sang,
7-
l'animal dont l'islam permet de consommer de la chair, mais qui n'a pas
été abattu de la façon voulue par l'islam : soit qu'il est mort de
lui-même, soit qu'il est mort en s'étant blessé, soit qu'il a été
abattu sans avoir été saigné, soit qu'il ait été battu sans qu'on ait
prononcé le Nom de Dieu.
8- le membre d'un animal dont la chair est
en soi permise, mais quand ce membre a été sectionné de l'animal alors
qu'il était vivant.
9- l'animal normalement permis, mais qui a
consommé tellement de choses rituellement impures (par exemple des
excréments) que sa chair et sa sueur exhalent l'odeur de cette impureté
("al-jalâla") : il faut le laisser quelque temps jusqu'à ce que cette
trace disparaisse, puis on pourra le consommer.
10- d'autres animaux
font l'objet d'autres divergences d'opinions entre les savants. Ainsi
en est-il par exemple du "dhabb", un petit animal qui vivait dans le
désert d'Arabie, que le Prophète n'a personnellement pas consommé, mais
au sujet de la licité duquel ses Hadîths sont eux-mêmes divergents.
2. Davantage de détails à propos de ces aliments et boissons :
La
divergence d'opinions à propos des produits de la mer est due à la
présence de deux Hadîths : l'un dit : "Deux animaux morts nous sont
autorisés : le poisson et le criquet" (rapporté par Ibn Mâja, n° 3218),
l'autre que la mer est "ce dont l'animal mort est autorisé" (rapporté
par Ibn Mâja, n° 386, at-Tirmidhî, n° 69, Abû Dâoûd, n° 83, an-Nassaï,
n° 332). Le premier Hadîth est donc particulier, tandis que le second
est général. Abû Hanîfa a donc pris le général ("animal marin") dans le
sens du particulier ("poisson"), tandis que les autres savants ont
donné priorité au général ("animal marin").
L'interdiction de
consommer du poison figure dans le Hadîth où le Prophète a blâmé celui
qui aura absorbé volontairement du poison pour mettre fin à ses jours.
Il y a également le Hadîth où le Prophète a dit : "On ne doit pas se
faire du tort, ni les uns ne doivent faire du tort aux autres"
(rapporté par Ibn Mâja). L'interdiction de consommer le vin figure dans
le Coran en 5/90. Le Prophète a dit : "Tout ce qui est enivrant est du
vin. Et tout vin est interdit" (rapporté par Muslim, n° 2003). Omar
disait : "Le vin est tout ce qui recouvre l'esprit" (rapporté par
al-Bukhârî, n° 5266, Muslim, n° 3032). Le Prophète "a interdit tous les
enivrants et les stupéfiants" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 3686). "Ce
qui provoque l'ivresse lorsque pris en grande quantité est interdit en
petite quantité aussi" (rapporté par at-Tirmidhî, n° 1865, Abû Dâoûd,
n° 3681). "Je vous interdis de prendre en petite quantité ce qui
provoque l'ivresse lorsque pris en grande quantité" (rapporté par
an-Nassaï, n° 5608).
L'interdiction de consommer le porc, le
sang qui coule, l'animal qui est mort sans avoir été abattu de la façon
voulue ainsi que l'animal qui a été sacrifié au nom d'une idole, est
mentionnée dans le Coran en 5/3 et en 2/173, etc. L'interdiction de la
consommation du porc concerne non seulement sa chair mais aussi,
d'après un certain nombre de savants, sa graisse, sa peau, ses os, et
toutes les autres parties de son corps. L'interdiction de la bête morte
est due à son impureté (najâssa), principe à l'origine de
l'interdiction de toute chose impure (najis) (Fat'h ul-bârî, tome p.
537). Cette interdiction concerne d'après Abû Hanîfa et Mâlik les
parties du corps qui sont en contact avec du sang ou d'autres matières
putrescibles après la mort : les parties du corps qui ne sont pas ainsi
restent pures (comme les cornes, les os, etc.). L'interdiction de
consommer les choses pour lesquelles les hommes éprouvent du dégoût est
elle aussi mentionnée dans le Coran, en 7/157.
L'interdiction de
consommer la chair de l'âne a été mentionnée par le Prophète dans des
Hadîths rapportés par al-Bukhârî, Muslim, n° 1540, et d'autres. Elle
concerne l'âne domestique et non l'âne sauvage (onagre). L'interdiction
de la chair du mulet figure également dans d'autres Hadîths, notamment
celui rapporté par At-Tirmidhî (n° 1478). C'est également le Prophète
qui a interdit de consommer la chair de "tout animal carnassier doté de
canines et de tout oiseau doté de serres" (rapporté par al-Bukhârî et
Muslim, n° 1534). C'est aussi le Prophète qui a interdit la
consommation de la chair et du lait de l'animal "jalâla" (rapporté par
at-Tirmidhî, n° 1824, Abû Dâoûd, n° 3785, An-Nassaï, n° 4447). C'est
encore le Prophète qui a dit : "Le membre qui a été coupé d'un animal
alors qu'il était vivant est (considéré) comme la bête morte" (rapporté
par at-Tirmidhî, n° 1480, Abû Dâoûd, n° 2858).
3. Pourquoi ces animaux ont-ils été interdits à la consommation ?
Des
savants musulmans ont tenté ensuite de découvrir le "pourquoi" des
limites et orientations (ce qui est obligatoire, recommandé, permis,
déconseillé et interdit) communiquées par l'islam dans les différents
domaines de la vie (celui de l'alimentation comme les autres).
C'est-à-dire que ces savants ont fait un effort de réflexion pour
tenter de découvrir "la philosophie", "la sagesse", "la raison
profonde" qui est à la base de ces règles. On appelle cette sagesse :
"hikma" ou "qasd". Cette sagesse ("hikma") se situe souvent à un degré
plus subtil que la cause juridique ("illa"), qui, quant à elle,
commande la règle. L'application d'une règle, en islam, dépend de la
cause juridique ("illa") et non pas de la sagesse qui en est à la base.
Si
nous disons par exemple que la raison profonde de l'interdiction de
l'alcool est qu'il annihile la raison et est la source de troubles
familiaux et sociaux, nous aurons indiqué la sagesse ("hikma"). Mais on
ne pourra pas se baser sur cette sagesse pour tout relativiser et dire
ensuite : "Etant donné que la sagesse de l'interdiction de l'alcool est
la volonté d'éviter ces problèmes, et que moi je suis capable de boire
de l'alcool sans connaître ces problèmes, je devrais avoir le droit de
le boire." Le droit occidental non plus ne va pas jusqu'à tout
relativiser, et il enseigne la formule juridique suivante : "On ne peut
juger qu'en droit, pas en équité." Autrement dit, en droit, la cause
juridique a priorité sur la perception que l'on peut avoir de la
sagesse de tel règlement.
La règle reste donc première, et la
recherche de la sagesse n'est qu'un effort des savants musulmans pour
découvrir le pourquoi de la règle. Si donc un jour la sagesse
("hikmah") que la raison de certains hommes avait trouvée à une règle
de l'islam était absente, la règle resterait quand même en vigueur. Car
il se peut que ce soit une autre sagesse qui soit à la base de cette
règle, et que la raison n'en ait pas connaissance. Ce qu'il faut
cependant remarquer, c'est qu'en islam il n'est pas interdit de dire
"pourquoi ?" La raison s'oriente à la lumière de la révélation
("islam"), mais son existence et sa nature ne sont pas reniées ni
bafouées.
Munis de cette entrée en la matière, nous pouvons
maintenant passer en revue les sagesses liées à aux règles concernant
la consommation de chair animale (la majorité de ces sagesses sont
extraites du livre de Shâh Waliyyullâh, Hujjat ullâh il-bâligha).
Ce
qui cause du tort au corps (tel que poisons, plantes vénéneuses, etc.)
est interdit parce qu'il est interdit de se faire du tort. Les
enivrants (alcools) et les stupéfiants (drogues) sont interdits pour la
même raison : ils font du tort à la santé physique et mentale, de même
qu'ils sont responsables de graves troubles familiaux et sociaux. La
boisson ou l'aliment dans lequel une impureté (najâssa) est tombée
devient lui aussi impur (mutanajjis) et, en tant que tel, devient
interdit à la consommation : cela se comprend par le fait que ce qui
est classé impur en islam est également source de toxines – donc de
tort au corps – et est d'autre part cause de tort à la santé
spirituelle de l'homme.
L'interdiction de la consommation de
porc est citée ainsi dans le Coran : "... ou la chair de porc, car
c'est une souillure" (Coran 6/145). Pourquoi et dans quelle mesure
c'est une souillure, le Coran ne le précise pas. Il peut s'agir d'une
souillure spirituelle (le terme "porc" lui-même étant synonyme de
dégoûtant dans l'inconscient humain) et / ou d'une souillure physique
(puisque l'on sait maintenant que la viande de porc est très souvent
parasitée, etc.).
Quant à l'âne, sa chair est interdite à la
consommation car lui-même symbolise la bêtise dans l'inconscient
humain. Les quadrupèdes et les oiseaux carnivores (ou carnassiers),
eux, représentent la violence et l'absence de pitié. La même sagesse
explique l'avis des savants qui pensent que sont interdits les animaux
qui sont dangereux et / ou nuisibles au point qu'il est demandé de les
abattre. Si les animaux pour lesquels la majorités des hommes dans la
plupart des lieux et des temps ont du dégoût ne doivent pas non plus
être consommés, la raison en est évidente.
Quant au sang, à
l'animal qui n'a pas été saigné (madh'bûh), au membre sectionné d'un
animal, aux animaux qui ont tant consommé d'impuretés que celles-ci ont
laissé trace dans leur chair, la raison en est évidente : ces choses
sont sources de toxines et leur consommation est cause de tort à la
santé physique de l'homme.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
alimentaire il y a la conception de l'homme et du rôle qu'il a à jouer
sur terre. S'il est naturellement constitué d'un corps et d'un esprit,
il est également constitué d'une âme. S'il est donc fait pour vivre
normalement sur terre et profiter des ressources de celles-ci, il est
fait également pour vivre sa spiritualité et rendre un culte à Dieu, et
pour donner naissance à un monde humain juste et fraternel. A celui qui
accepte cette conception des choses en entrant en islam, les sources
musulmanes enseignent qu'il a le droit de tirer profit de toutes les
ressources de la terre, mais qu'il a le devoir, pour ce faire, de
prendre en compte les autres aspects de son être. C'est dans ce cadre
que se comprend la réglementation musulmane en matière alimentaire.
Dieu
dit au Prophète Muhammad (sur lui la paix) dans le Coran : "Ils te
questionnent (pour savoir) qu'est-ce qui a été rendu licite pour eux.
Dis : "Ont été rendu licites pour vous les bonnes choses …"" (Coran
5/4). "…(Le Prophète) déclare licite pour eux les bonnes choses, et
déclare illicites pour eux les mauvaises" (7/157). Les sources du Coran
et des Hadîths ont ensuite détaillé – comme nous allons le voir – les
aliments et les boissons qui sont illicites, tous les autres
bénéficiant de la règle première de la licité. Les règles de ces
sources entendent donc expliciter qu'est-ce qui fait partie des "choses
bonnes" pour l'homme. Les "choses mauvaises" sont ce qui nuit à la
santé humaine. Qu'il s'agisse de la santé physique, de la santé mentale
ou de la santé spirituelle. Les interdits dans le domaine alimentaire –
comme dans les autres domaines – n'ont pas donc comme objectif de
priver l'homme, mais au contraire de le protéger, en lui révélant ce
qui lui cause du tort, qu'il en soit conscient ou pas.
Ibn
Taymiyya écrit ainsi que "les choses bonnes, permises à la
consommation, sont tout ce qui n'est pas nocif à la santé mentale ni
spirituelle, tandis que les choses mauvaises sont celles qui font du
tort à la santé mentale ou à la santé spirituelle" (Al-hassana
was-sayyi'a, p. 141).
Shâh Waliyyullâh, développant davantage
cette idée, écrit pour sa part en substance que, des aliments et
boissons que l'islam a interdits à la consommation, certains sont
interdits avec l'objectif de protéger la santé physique et mentale de
l'homme : ainsi en est-il des poisons, des enivrants et des
stupéfiants. D'autres aliments et boissons sont quant à eux interdits
avec l'objectif de protéger la santé spirituelle de l'homme. En effet,
voulant non seulement le bien de l'homme sur le plan physique et mental
mais aussi sur le plan spirituel, l'islam enseigne qu'il existe
certains aliments qui sont certes profitables à l'homme sur le plan
physique, mais qui lui sont dommageables sur le plan spirituel. Ces
aliments laissent un effet négatif sur l'âme de l'homme, que celui-ci
en soit toujours conscient ou pas. Shâh Waliyyullâh écrit ainsi que "on
sait que le fait d'imiter les gestes spécifiques des êtres mauvais
[Satan, chayâtîn al-jinn wal-ins] a été interdit dans des Hadîths parce
qu'on risque ensuite d'avoir peu à peu de l'affinité pour ces êtres et,
alors, se mettre à faire ce qu'ils font de mal. Or, le fait de
consommer quelque chose a beaucoup plus d'effet sur celui qui le
consomme que les gestes n'en ont sur celui qui les fait" (voir
Hujjatullâh il-bâligha, tome 2 p. 484).
1. La règle première est la permission, l'exception concerne ce qui a été interdit dans les sources :
1.1. Concernant les aliments d'origine minérale et végétale, et les boissons en général :
Tous
les produits d'origine minérale et végétale, ainsi que les produits
liquides en général, sont permis à la consommation, exception faite de
tout ce qui cause du tort au corps, et de tout ce qui est enivrant, et
de tout ce dans quoi se qui est rituellement impur (najis) s'est trouvé
mélangé sans changement de nature (istihâla).
1.2. Concernant les aliments d'origine animale :
1.2.1. Les animaux marins :
D'après
Ahmad ibn Hanbal et Mâlik, tous les animaux marins sont permis à la
consommation : poissons, mollusques, crabes, etc. Par contre, d'après
Abû Hanîfa, seuls les poissons sont permis à la consommation, les
autres animaux de la mer non (mollusques, crabes, etc.).
1.2.1. Les animaux terrestres :
En ce qui concerne les animaux terrestres, sont interdits :
1- le porc,
2- l'âne et le mulet,
3-
les quadrupèdes et les oiseaux carnassiers (c'est-à-dire qui sont
féroces et attaquent), comme le lion, le loup, le chien, l'aigle, le
vautour, etc. Abû Hanîfa est d'avis que, d'une façon plus générale, les
quadrupèdes et les oiseaux carnivores (c'est-à-dire qui mangent la
chair) sont tous interdits.
4- ce que pour quoi les hommes ont
normalement du dégoût (comme le rat, les insectes, etc.)
("al-khabâ'ith") : le critère à ce sujet est l'humanité dans sa
majorité selon des savants tels que Sayyid Sâbid et al-Qardhâwî.
5-
(selon certains savants uniquement ) tout animal que le Prophète a
ordonné d'abattre parce qu'ils sont dangereux et / ou nuisibles,
6- le sang,
7-
l'animal dont l'islam permet de consommer de la chair, mais qui n'a pas
été abattu de la façon voulue par l'islam : soit qu'il est mort de
lui-même, soit qu'il est mort en s'étant blessé, soit qu'il a été
abattu sans avoir été saigné, soit qu'il ait été battu sans qu'on ait
prononcé le Nom de Dieu.
8- le membre d'un animal dont la chair est
en soi permise, mais quand ce membre a été sectionné de l'animal alors
qu'il était vivant.
9- l'animal normalement permis, mais qui a
consommé tellement de choses rituellement impures (par exemple des
excréments) que sa chair et sa sueur exhalent l'odeur de cette impureté
("al-jalâla") : il faut le laisser quelque temps jusqu'à ce que cette
trace disparaisse, puis on pourra le consommer.
10- d'autres animaux
font l'objet d'autres divergences d'opinions entre les savants. Ainsi
en est-il par exemple du "dhabb", un petit animal qui vivait dans le
désert d'Arabie, que le Prophète n'a personnellement pas consommé, mais
au sujet de la licité duquel ses Hadîths sont eux-mêmes divergents.
2. Davantage de détails à propos de ces aliments et boissons :
La
divergence d'opinions à propos des produits de la mer est due à la
présence de deux Hadîths : l'un dit : "Deux animaux morts nous sont
autorisés : le poisson et le criquet" (rapporté par Ibn Mâja, n° 3218),
l'autre que la mer est "ce dont l'animal mort est autorisé" (rapporté
par Ibn Mâja, n° 386, at-Tirmidhî, n° 69, Abû Dâoûd, n° 83, an-Nassaï,
n° 332). Le premier Hadîth est donc particulier, tandis que le second
est général. Abû Hanîfa a donc pris le général ("animal marin") dans le
sens du particulier ("poisson"), tandis que les autres savants ont
donné priorité au général ("animal marin").
L'interdiction de
consommer du poison figure dans le Hadîth où le Prophète a blâmé celui
qui aura absorbé volontairement du poison pour mettre fin à ses jours.
Il y a également le Hadîth où le Prophète a dit : "On ne doit pas se
faire du tort, ni les uns ne doivent faire du tort aux autres"
(rapporté par Ibn Mâja). L'interdiction de consommer le vin figure dans
le Coran en 5/90. Le Prophète a dit : "Tout ce qui est enivrant est du
vin. Et tout vin est interdit" (rapporté par Muslim, n° 2003). Omar
disait : "Le vin est tout ce qui recouvre l'esprit" (rapporté par
al-Bukhârî, n° 5266, Muslim, n° 3032). Le Prophète "a interdit tous les
enivrants et les stupéfiants" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 3686). "Ce
qui provoque l'ivresse lorsque pris en grande quantité est interdit en
petite quantité aussi" (rapporté par at-Tirmidhî, n° 1865, Abû Dâoûd,
n° 3681). "Je vous interdis de prendre en petite quantité ce qui
provoque l'ivresse lorsque pris en grande quantité" (rapporté par
an-Nassaï, n° 5608).
L'interdiction de consommer le porc, le
sang qui coule, l'animal qui est mort sans avoir été abattu de la façon
voulue ainsi que l'animal qui a été sacrifié au nom d'une idole, est
mentionnée dans le Coran en 5/3 et en 2/173, etc. L'interdiction de la
consommation du porc concerne non seulement sa chair mais aussi,
d'après un certain nombre de savants, sa graisse, sa peau, ses os, et
toutes les autres parties de son corps. L'interdiction de la bête morte
est due à son impureté (najâssa), principe à l'origine de
l'interdiction de toute chose impure (najis) (Fat'h ul-bârî, tome p.
537). Cette interdiction concerne d'après Abû Hanîfa et Mâlik les
parties du corps qui sont en contact avec du sang ou d'autres matières
putrescibles après la mort : les parties du corps qui ne sont pas ainsi
restent pures (comme les cornes, les os, etc.). L'interdiction de
consommer les choses pour lesquelles les hommes éprouvent du dégoût est
elle aussi mentionnée dans le Coran, en 7/157.
L'interdiction de
consommer la chair de l'âne a été mentionnée par le Prophète dans des
Hadîths rapportés par al-Bukhârî, Muslim, n° 1540, et d'autres. Elle
concerne l'âne domestique et non l'âne sauvage (onagre). L'interdiction
de la chair du mulet figure également dans d'autres Hadîths, notamment
celui rapporté par At-Tirmidhî (n° 1478). C'est également le Prophète
qui a interdit de consommer la chair de "tout animal carnassier doté de
canines et de tout oiseau doté de serres" (rapporté par al-Bukhârî et
Muslim, n° 1534). C'est aussi le Prophète qui a interdit la
consommation de la chair et du lait de l'animal "jalâla" (rapporté par
at-Tirmidhî, n° 1824, Abû Dâoûd, n° 3785, An-Nassaï, n° 4447). C'est
encore le Prophète qui a dit : "Le membre qui a été coupé d'un animal
alors qu'il était vivant est (considéré) comme la bête morte" (rapporté
par at-Tirmidhî, n° 1480, Abû Dâoûd, n° 2858).
3. Pourquoi ces animaux ont-ils été interdits à la consommation ?
Des
savants musulmans ont tenté ensuite de découvrir le "pourquoi" des
limites et orientations (ce qui est obligatoire, recommandé, permis,
déconseillé et interdit) communiquées par l'islam dans les différents
domaines de la vie (celui de l'alimentation comme les autres).
C'est-à-dire que ces savants ont fait un effort de réflexion pour
tenter de découvrir "la philosophie", "la sagesse", "la raison
profonde" qui est à la base de ces règles. On appelle cette sagesse :
"hikma" ou "qasd". Cette sagesse ("hikma") se situe souvent à un degré
plus subtil que la cause juridique ("illa"), qui, quant à elle,
commande la règle. L'application d'une règle, en islam, dépend de la
cause juridique ("illa") et non pas de la sagesse qui en est à la base.
Si
nous disons par exemple que la raison profonde de l'interdiction de
l'alcool est qu'il annihile la raison et est la source de troubles
familiaux et sociaux, nous aurons indiqué la sagesse ("hikma"). Mais on
ne pourra pas se baser sur cette sagesse pour tout relativiser et dire
ensuite : "Etant donné que la sagesse de l'interdiction de l'alcool est
la volonté d'éviter ces problèmes, et que moi je suis capable de boire
de l'alcool sans connaître ces problèmes, je devrais avoir le droit de
le boire." Le droit occidental non plus ne va pas jusqu'à tout
relativiser, et il enseigne la formule juridique suivante : "On ne peut
juger qu'en droit, pas en équité." Autrement dit, en droit, la cause
juridique a priorité sur la perception que l'on peut avoir de la
sagesse de tel règlement.
La règle reste donc première, et la
recherche de la sagesse n'est qu'un effort des savants musulmans pour
découvrir le pourquoi de la règle. Si donc un jour la sagesse
("hikmah") que la raison de certains hommes avait trouvée à une règle
de l'islam était absente, la règle resterait quand même en vigueur. Car
il se peut que ce soit une autre sagesse qui soit à la base de cette
règle, et que la raison n'en ait pas connaissance. Ce qu'il faut
cependant remarquer, c'est qu'en islam il n'est pas interdit de dire
"pourquoi ?" La raison s'oriente à la lumière de la révélation
("islam"), mais son existence et sa nature ne sont pas reniées ni
bafouées.
Munis de cette entrée en la matière, nous pouvons
maintenant passer en revue les sagesses liées à aux règles concernant
la consommation de chair animale (la majorité de ces sagesses sont
extraites du livre de Shâh Waliyyullâh, Hujjat ullâh il-bâligha).
Ce
qui cause du tort au corps (tel que poisons, plantes vénéneuses, etc.)
est interdit parce qu'il est interdit de se faire du tort. Les
enivrants (alcools) et les stupéfiants (drogues) sont interdits pour la
même raison : ils font du tort à la santé physique et mentale, de même
qu'ils sont responsables de graves troubles familiaux et sociaux. La
boisson ou l'aliment dans lequel une impureté (najâssa) est tombée
devient lui aussi impur (mutanajjis) et, en tant que tel, devient
interdit à la consommation : cela se comprend par le fait que ce qui
est classé impur en islam est également source de toxines – donc de
tort au corps – et est d'autre part cause de tort à la santé
spirituelle de l'homme.
L'interdiction de la consommation de
porc est citée ainsi dans le Coran : "... ou la chair de porc, car
c'est une souillure" (Coran 6/145). Pourquoi et dans quelle mesure
c'est une souillure, le Coran ne le précise pas. Il peut s'agir d'une
souillure spirituelle (le terme "porc" lui-même étant synonyme de
dégoûtant dans l'inconscient humain) et / ou d'une souillure physique
(puisque l'on sait maintenant que la viande de porc est très souvent
parasitée, etc.).
Quant à l'âne, sa chair est interdite à la
consommation car lui-même symbolise la bêtise dans l'inconscient
humain. Les quadrupèdes et les oiseaux carnivores (ou carnassiers),
eux, représentent la violence et l'absence de pitié. La même sagesse
explique l'avis des savants qui pensent que sont interdits les animaux
qui sont dangereux et / ou nuisibles au point qu'il est demandé de les
abattre. Si les animaux pour lesquels la majorités des hommes dans la
plupart des lieux et des temps ont du dégoût ne doivent pas non plus
être consommés, la raison en est évidente.
Quant au sang, à
l'animal qui n'a pas été saigné (madh'bûh), au membre sectionné d'un
animal, aux animaux qui ont tant consommé d'impuretés que celles-ci ont
laissé trace dans leur chair, la raison en est évidente : ces choses
sont sources de toxines et leur consommation est cause de tort à la
santé physique de l'homme.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
Quand on invite un musulman à sa table .....
Bonjour,
Quand on invite un musulman à sa table et que celui qui invite n'est pas musulman
Peut-on lui offrire de caviar ou des oeufs de lympes .
J'ai appris que cette denrée n'était pas permise par l'islam et que seul Komény a lever l'interdiction dans son pays dans le seul but de sauver l'élevage de l'esturgeon et le commerce du caviar trés lucratif.
Plus serieux que faut-il éviter de faire pour ne pas géner son hôte et respecter ce qu'il est?
Merci
Quand on invite un musulman à sa table et que celui qui invite n'est pas musulman
Peut-on lui offrire de caviar ou des oeufs de lympes .
J'ai appris que cette denrée n'était pas permise par l'islam et que seul Komény a lever l'interdiction dans son pays dans le seul but de sauver l'élevage de l'esturgeon et le commerce du caviar trés lucratif.
Plus serieux que faut-il éviter de faire pour ne pas géner son hôte et respecter ce qu'il est?
Merci
renard- Nombre de messages : 62
Age : 81
Date d'inscription : 06/09/2007
Re: LES ALIMENTS (ceux qui sont licites et ceux qui le sont pas)
Wa Salam Aleikoum Wa Ramatullah Wa Barakatuh
Et bien dans le doute mangeons des crevettes ...
Ce poser cette question c'est déjà respecter l'autre...
Je crois que mis à part les allergiques chroniques et les réfractaires, le poisson, les crudités, les légumes, les frites pourquoi pas feront le bonheur de tout le monde pourvu que l'intention ( des deux cotés) soit sincère de vouloir partager un moment de convivialité autour d'une table.
Peut-on lui offrire de caviar ou des oeufs de lympes .
Et bien dans le doute mangeons des crevettes ...
Plus serieux que faut-il éviter de faire pour ne pas géner son hôte et respecter ce qu'il est?
Ce poser cette question c'est déjà respecter l'autre...
Je crois que mis à part les allergiques chroniques et les réfractaires, le poisson, les crudités, les légumes, les frites pourquoi pas feront le bonheur de tout le monde pourvu que l'intention ( des deux cotés) soit sincère de vouloir partager un moment de convivialité autour d'une table.
Re: LES ALIMENTS (ceux qui sont licites et ceux qui le sont pas)
Que la paix soit avec toi Renard!
Quelle délicate attention as tu là!
En ce qui concerne les oeufs de lymphes ou caviar..je nai pas entendu parler de cette interdiction...mais quand il y a un doute comme cela le mieux est de s'abstenir ou de demander à son hote s'il en mange.
InchaAllah si un jour vous nous invitez chez vous je vous chuchoterai que je n'aime pas les champignons malgré leur licité!!
Bien à vous et à vos proches! Passez de bonnes fêtes de fins d'année!!
Quelle délicate attention as tu là!
En ce qui concerne les oeufs de lymphes ou caviar..je nai pas entendu parler de cette interdiction...mais quand il y a un doute comme cela le mieux est de s'abstenir ou de demander à son hote s'il en mange.
Personnellement, religion ou non, je demande toujours à mon invité ce qui lui ferait plaisir et ce qu'il n'aime pas! Car mis à part les interdits il y a les gouts et les couleurs!Plus serieux que faut-il éviter de faire pour ne pas géner son hôte et respecter ce qu'il est?
InchaAllah si un jour vous nous invitez chez vous je vous chuchoterai que je n'aime pas les champignons malgré leur licité!!
Bien à vous et à vos proches! Passez de bonnes fêtes de fins d'année!!
avis
Bonsoir,
Mis à part l'hygienne dans les produits consomables du au fils des temps à l'expérience des hommes .
Sur le plan purement théoligique y a-t-il un lien de cause à effet?
Si le prophéte Mohamed vivait au milieu de nous en 2008 et que rien ne se sotpaasé avant sa présence.
Comment aurai-il vécu, agit, conseillé?avec l'aide des frigo, des congélateurs,des conserves, etc...
La seule chose que je comprenne et cosoive est le rite du sacrifice du mouton .
Car il est en lui même un symbole qui rapelle un événement majeur.
Il est evident depuis des milinaire que vidait le sang d'un animal tué pour la consomation est un acte de pur hygienne.
Pourquoi Dieu a-t-il créé des annimaux impures.?
Mais qu'on se rassure si j'ai unmusulman quivient manger chez moi je me ferais un devoir de respecter se qu'il peut manger.
Et si il n'aime pas les champignons je m'abtient d'en mettre.
Bonsoir
Mis à part l'hygienne dans les produits consomables du au fils des temps à l'expérience des hommes .
Sur le plan purement théoligique y a-t-il un lien de cause à effet?
Si le prophéte Mohamed vivait au milieu de nous en 2008 et que rien ne se sotpaasé avant sa présence.
Comment aurai-il vécu, agit, conseillé?avec l'aide des frigo, des congélateurs,des conserves, etc...
La seule chose que je comprenne et cosoive est le rite du sacrifice du mouton .
Car il est en lui même un symbole qui rapelle un événement majeur.
Il est evident depuis des milinaire que vidait le sang d'un animal tué pour la consomation est un acte de pur hygienne.
Pourquoi Dieu a-t-il créé des annimaux impures.?
Mais qu'on se rassure si j'ai unmusulman quivient manger chez moi je me ferais un devoir de respecter se qu'il peut manger.
Et si il n'aime pas les champignons je m'abtient d'en mettre.
Bonsoir
renard- Nombre de messages : 62
Age : 81
Date d'inscription : 06/09/2007
:: VERS L'ISLAM :: LICITE ILLICITE
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum