INTENTION ET ACTION
Page 1 sur 1
INTENTION ET ACTION
Wa Salam Aleikoum Wa Ramatullah Wa Barakatuh
L'Islam a énoncé un principe qui est au coeur de tout engagement sincère : plus que l'action elle-même, c'est l'intention (niyya) qui compte avant tout. Le Prophète Muhammad(psl) a déclaré :
" Les actes ne valent que par les intentions et à chacun selon son dessein. Celui qui émigre pour Allah et Son Messager, son émigration lui sera comptée comme étant pour Allah et Son Messager. Tandis que celui dont l'émigration a pour but d'acquérir des biens de ce bas-monde ou d'épouser une femme, son émigration ne sera comptée que pour ce vers quoi il a émigré" ( Al-Bouckhari et Moslim)
Ce hadîth est considéré comme l'un des fondements de la religion musulmane. L'intention est définie par les savants de l'Islam comme "une volonté dont le siège est le coeur". Par elle, une bonne action peut être jugée mauvaise et une mauvaise action peut être jugée bonne. Par exemple, l'homme qui fait un don ou une aumône par obstentation peut être blâmé, tandis que celui qui ment pour réconcilier deux musulmans qui se sont disputés, fait une bonne action.
On rapporte que l'Imâm ash-Shâfi'î a dit de ce hadith qu'il constitue le tiers de la connaissance, et qu'il entre dans soixante-dix chapitres de jurisprudence islamique ( fiqh). Pour l'Imâm Ahmad Ibn Hanbal, les assises de l'Islam reposent sur trois hadiths : celui-ci et les deux suivants :
1 " Seras rejetée toute innovation à nos enseignements" (Al-Boukhari et Moslim)
2 " Ce qui est licite est évident, et ce qui est illicite est évident. Entre ces deux domaines, il est des choses qui suscitent le doute et que bien peu de gens connaissent.
Celui donc qui se garde des choses douteuses préserve par là même sa religion et son honneur. Quant à celui qui tombe dans les choses douteuses, il tombe dans l'illicite. Tel le berger dont les bêtes pâturent autour d'un enclos réservé, risquant à tout moment d'y pénétrer. Or, tout souverain possède un domaine réservé. Celui d'Allah est l'ensemble de ses interdictions. Et certes, il y a dans le corps un morceau de chair ; lorsqu'il est sain et réformé, le corps entier est sain et réformé. Mais lorsqu'il est corrompu, le corps entier est corrompu. Et certes, c'est le coeur" (Al-Boukhari et Moslim)
Une bonne intention élève même nos habitudes au rang d'actes d'adorations. Le sage Zayd ash-Shâmî a dit : " J'aime avoir une intention (pour Allah (swt) en toute chose, même dans le manger et le boire" Le geste le plus simple peut exprimer le rapport du croyant à la transcendance, pour autant que le coeur soit conscient de la présence Divine. Avant le repas, le musulman di: " Au nom d'Allah, Le Très Miséricordieux, Le Tout Miséricordieux" Au terme de celui-ci, il remercie Allah (swt) : " Louanges à Allah" Ainsi, le repas offert est plus qu'une simple collation engloutie machinalement et sans conscience : il est un don d'Allah (swt) qui nous rappelle notre dépendance et son infinie miséricorde. Il est même un acte d'adoration et d'obéissance, puisque Allah (swt) dit :
C'est Lui qui a fait pour vous la terre très soumise. Parcourez donc ses grandes étendues et mangez de ce qu'Allah vous accorde pour votre subsistance. La Résurrection se fera avec Lui. Sourate 67/15
Le Prophète (psl) a dit le mérite de celui qui travaille pour subvenir au besoin de sa famille, enseignant qu'ils serait récompensé " même pour la bouchée dont il nourrit son épouse". Bien plus, l'acte sexuel, qui en Occident a longtemps été assimilé à la concupiscence et au péché de la chair, accompli légitimement, est en Islam l'équivalent d'une aumône.
C'est là une des caractéristiques essentielles de l'Islam : la vie matérielle ainsi que les exigences de notre nature ne comprennent " en soi" rien de négatif. L'Islam condamne en tout chose les excès, mais il ne nous interdit pas de jouir des bienfaits qui sont l'expression de la volonté Divine.
Si comme nous venons de le voir, une intention sincère élève nos habitudes au rang de l'adoration pieuse, si les actions quotidiennes deviennent des actes d'obéissance, si même la satisfaction des désirs et des plaisirs permis se transforme en une oeuvre bénie, en revanche, une mauvaise intention, ou une intention détournée, rendent vaines les actions les plus louables en apparence. Tel est le cas de cet homme qui, du temps du Prophète (psl) avait émigré dans le seul but de retrouver une femme ( Umm Qays) dont il était follement épris et qu'il comptait épouser. Il est évident que malgré les apparences, son action n'est en rien comparable à celle des croyants qui, délaissant leur patrie, leurs biens et leurs familles, ont gagné Médine pour se voeur entièrement à la cause de l'Islam.
Le culte qu'Allah (swt) réclame des hommes est avant tout celui du coeur. Non seulement l'Islam rejette les idoles, mais encore il condamne les formes les plus subtiles de plythéisme.
Allah (swt) rend vaines les oeuvres, aussi nombreuses soient-elles, dont le motif véritable est la satisfaction de la vanité et de l'orgeuil humains. Est rejetée par conséquent toute action dont la source première n'est pas la croyange en Allah (swt). La sincérité de notre engagement ne peut se mesurer que dans notre rapport à la transcendance :
A celui qui fait le bien, homme ou femme, alors qu'il est croyant, Nous assurerons une vie agréable et Nous les récompenserons en fonction de leurs meilleures actions. [ Sourate 16/97 ]
Hani Ramadan " le chemin de la foi"
L'Islam a énoncé un principe qui est au coeur de tout engagement sincère : plus que l'action elle-même, c'est l'intention (niyya) qui compte avant tout. Le Prophète Muhammad(psl) a déclaré :
" Les actes ne valent que par les intentions et à chacun selon son dessein. Celui qui émigre pour Allah et Son Messager, son émigration lui sera comptée comme étant pour Allah et Son Messager. Tandis que celui dont l'émigration a pour but d'acquérir des biens de ce bas-monde ou d'épouser une femme, son émigration ne sera comptée que pour ce vers quoi il a émigré" ( Al-Bouckhari et Moslim)
Ce hadîth est considéré comme l'un des fondements de la religion musulmane. L'intention est définie par les savants de l'Islam comme "une volonté dont le siège est le coeur". Par elle, une bonne action peut être jugée mauvaise et une mauvaise action peut être jugée bonne. Par exemple, l'homme qui fait un don ou une aumône par obstentation peut être blâmé, tandis que celui qui ment pour réconcilier deux musulmans qui se sont disputés, fait une bonne action.
On rapporte que l'Imâm ash-Shâfi'î a dit de ce hadith qu'il constitue le tiers de la connaissance, et qu'il entre dans soixante-dix chapitres de jurisprudence islamique ( fiqh). Pour l'Imâm Ahmad Ibn Hanbal, les assises de l'Islam reposent sur trois hadiths : celui-ci et les deux suivants :
1 " Seras rejetée toute innovation à nos enseignements" (Al-Boukhari et Moslim)
2 " Ce qui est licite est évident, et ce qui est illicite est évident. Entre ces deux domaines, il est des choses qui suscitent le doute et que bien peu de gens connaissent.
Celui donc qui se garde des choses douteuses préserve par là même sa religion et son honneur. Quant à celui qui tombe dans les choses douteuses, il tombe dans l'illicite. Tel le berger dont les bêtes pâturent autour d'un enclos réservé, risquant à tout moment d'y pénétrer. Or, tout souverain possède un domaine réservé. Celui d'Allah est l'ensemble de ses interdictions. Et certes, il y a dans le corps un morceau de chair ; lorsqu'il est sain et réformé, le corps entier est sain et réformé. Mais lorsqu'il est corrompu, le corps entier est corrompu. Et certes, c'est le coeur" (Al-Boukhari et Moslim)
Une bonne intention élève même nos habitudes au rang d'actes d'adorations. Le sage Zayd ash-Shâmî a dit : " J'aime avoir une intention (pour Allah (swt) en toute chose, même dans le manger et le boire" Le geste le plus simple peut exprimer le rapport du croyant à la transcendance, pour autant que le coeur soit conscient de la présence Divine. Avant le repas, le musulman di: " Au nom d'Allah, Le Très Miséricordieux, Le Tout Miséricordieux" Au terme de celui-ci, il remercie Allah (swt) : " Louanges à Allah" Ainsi, le repas offert est plus qu'une simple collation engloutie machinalement et sans conscience : il est un don d'Allah (swt) qui nous rappelle notre dépendance et son infinie miséricorde. Il est même un acte d'adoration et d'obéissance, puisque Allah (swt) dit :
C'est Lui qui a fait pour vous la terre très soumise. Parcourez donc ses grandes étendues et mangez de ce qu'Allah vous accorde pour votre subsistance. La Résurrection se fera avec Lui. Sourate 67/15
Le Prophète (psl) a dit le mérite de celui qui travaille pour subvenir au besoin de sa famille, enseignant qu'ils serait récompensé " même pour la bouchée dont il nourrit son épouse". Bien plus, l'acte sexuel, qui en Occident a longtemps été assimilé à la concupiscence et au péché de la chair, accompli légitimement, est en Islam l'équivalent d'une aumône.
C'est là une des caractéristiques essentielles de l'Islam : la vie matérielle ainsi que les exigences de notre nature ne comprennent " en soi" rien de négatif. L'Islam condamne en tout chose les excès, mais il ne nous interdit pas de jouir des bienfaits qui sont l'expression de la volonté Divine.
Si comme nous venons de le voir, une intention sincère élève nos habitudes au rang de l'adoration pieuse, si les actions quotidiennes deviennent des actes d'obéissance, si même la satisfaction des désirs et des plaisirs permis se transforme en une oeuvre bénie, en revanche, une mauvaise intention, ou une intention détournée, rendent vaines les actions les plus louables en apparence. Tel est le cas de cet homme qui, du temps du Prophète (psl) avait émigré dans le seul but de retrouver une femme ( Umm Qays) dont il était follement épris et qu'il comptait épouser. Il est évident que malgré les apparences, son action n'est en rien comparable à celle des croyants qui, délaissant leur patrie, leurs biens et leurs familles, ont gagné Médine pour se voeur entièrement à la cause de l'Islam.
Le culte qu'Allah (swt) réclame des hommes est avant tout celui du coeur. Non seulement l'Islam rejette les idoles, mais encore il condamne les formes les plus subtiles de plythéisme.
Allah (swt) rend vaines les oeuvres, aussi nombreuses soient-elles, dont le motif véritable est la satisfaction de la vanité et de l'orgeuil humains. Est rejetée par conséquent toute action dont la source première n'est pas la croyange en Allah (swt). La sincérité de notre engagement ne peut se mesurer que dans notre rapport à la transcendance :
A celui qui fait le bien, homme ou femme, alors qu'il est croyant, Nous assurerons une vie agréable et Nous les récompenserons en fonction de leurs meilleures actions. [ Sourate 16/97 ]
Hani Ramadan " le chemin de la foi"
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum